De 2021 à 2022,encore l’incertitude ! (LV 183)

L’année 2022 s’annonce encore très incertaine : une Amérique banale, une Russie déclassée, une Chine crispée, un Moyen-Orient hésitant, une Afrique en panne et une Europe indécise ne favorisent pas de grands bouleversements stratégiques. La rivalité sino-américaine demeure le principal facteur structurant. Quant à la France, il faudra passer l’élection présidentielle pour y voir clair.

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LV 176 : AUKUS : l’irrémédiable défiance

L’affaire AUKUS n’est pas d’abord commerciale mais fondamentalement politique. La France a été non seulement bernée mais méprisée. Cela remet en question non seulement la fiabilité de nos alliances mais surtout celle des États-Unis dont l’amateurisme est patent. Les conséquences sont irrémédiables et la France doit remettre en cause bien des certitudes, que ce soit envers l’Alliance et surtout envers l’UE. Quant au concept d’Indo-pacifique, marqué par un concept obsolète d’endiguement de la Chine, il faut rapidement s’en démarquer et revenir à une politique asiatique équilibrée. Enfin, être plus rusé.

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American Bashing (Le Cadet n° 84)

C’est un refrain ! C’est un chant ! C’est un hymne ! Que dis-je, c’est un hymne ? C’est un oratorio d’anti-américanisme débridé qui est entonné par nos cousins d’outre-Channel depuis le 15 août, mettant à l’unisson la presse de tous bords et les Communes, là où Tory et Labour communient dans une même dénonciation de leurs anciennes Treize Colonies, ajoutant les récriminations de Theresa May aux éditoriaux ravageurs de The Economist. Outre-Rhin ce n’est pas mieux, les plus hautes autorités ont fait part de leur amertume devant le lâchage américain.

Car par-delà une défaite programmée et datée (voir le Cadet du 24 juillet), débâcle très relative et déjà consommée militairement sur le terrain dès 2010, retraite que les États-Unis encaisseront toute honte bue et amortiront comme toutes celles qu’ils ont subies depuis 1945, par-delà le sort des femmes afghanes instrumentalisées comme vitrine de ce qui n’était qu’une occupation, ou des auxiliaires de l’OTAN dont on ne commence l’évacuation que lorsqu’elle devient impossible, c’est le ridicule d’Européens suivistes et aveuglés par un mythe de puissance sur lequel les Américains eux-mêmes sont beaucoup plus lucides, qui provoque un tsunami dans les relations transatlantiques. Et encore, tsunami est un grand mot pour ce qui n’est déjà qu’une vaguelette. L’OTAN ne serait qu’un piège à cons ? Charles de Gaulle le disait déjà il y a soixante ans [1].

Car quelle différence entre Kaboul et Saïgon, entre la Géorgie en 2008 et Suez en 1956 ? À quoi rime cette découverte toujours renouvelée d’une Amérique qui ne cesse de se dérober alors que nous savons, depuis vingt ans, l’ineptie de cette guerre expéditionnaire, son inconsistance militaire et son inutilité diplomatique ? Il faut revoir – sur Netflix – le film War Machine, bancale adaptation de l’essai de Michel Hastings, The Operators : The Wild and Terrifying Inside Story of America’s War in Afghanistan, le journaliste qui fit tomber Stanley McChrystal avec son article de 2010 paru dans Rolling Stone, « The Runaway General ». Tout était écrit, et ce n’est pas le retrait qu’on dit précipité qui est déroutant, c’est que l’Amérique ne soit pas partie il y a déjà dix ans. Ce qui choque ses alliés est que, durant cette décennie, ils n’ont ni rechigné ni objecté, ils ont fait ce que le Pentagone commandait en croyant que l’Article 5 valait engagement réciproque. Leur dépit théâtral est à la mesure de leur aveuglement proverbial.

On n’entend d’ailleurs pas, pour cette fois, les Trissotins de l’Atlantisme tenter de renverser la cabane et s’extasier sur le fait que les Américains finiront bien par gagner une guerre, vu qu’ils restent les plus forts et seuls à pouvoir mettre en place un pont aérien qui évacue 100 000 réfugiés en trois semaines. Il est vrai que, depuis Valley Forge, les anciens Insurgents ont une longue expérience des retraites. Et ce n’est peut-être que cela, l’American Way of War. Les Polonais et autres Ukrainiens feraient bien d’y penser tant qu’il est encore temps.

[1] « (Les Américains) veulent rester bien au chaud. Ce qui peut se passer, en réalité, ils s’en foutent complètement, même s’ils font semblant de s’y intéresser. Ce n’est pas ça qui les empêchera de dormir. » Verbatim du 22 août 1962, rapporté par Alain Peyreffite.

Le Cadet

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La Vigie n°170 : La campagne européenne de J. Biden | Orientation et synthèse stratégiques | Lorgnette : France et océan Indien

Lettre de La Vigie en date du 23 juin 2021

La campagne européenne de Joe Biden

La longue expérience de J. Biden a permis la réussite d’une tournée européenne méticuleusement préparée, satisfaisant toutes les parties (G7, UE, OTAN mais aussi V. Poutine) tout en les subordonnant à un objectif plus global, au moyen d’ambiguïtés soigneusement entretenues et pas toujours perçues par ses interlocuteurs.

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Orientation et synthèse stratégiques

Alors que nous vivons une période rare de l’histoire, la gestion indispensable d’un présent compliqué empêche les décideurs politiques de consacrer sereinement le temps nécessaire aux solutions à apporter aux défis de demain. Il est temps de réintroduire le temps long de la réflexion et de la stratégie, au sein de l’État et de la société, pour permettre à notre pays de tirer son épingle du Grand Jeu qui se met en place. Pour cela, la création d’un Conseil National d’Orientation et de Synthèse Stratégiques apparaît comme une nécessité.

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Lorgnette : France et océan Indien

Élément constitutif de l’Indo-Pacifique, l’océan Indien occupe une place singulière pour la France. Riveraine par le territoire (La Réunion, Mayotte, les TAAF) et par la mer (ZEE), elle y dispose à la fois de forces militaires permanentes de souveraineté ou prépositionnées à l’étranger, en vertu d’accords de défense conclus avec des pays partenaires (Djibouti, EAU), afin d’assurer la protection de citoyens et d’intérêts nationaux et de contribuer à la paix et à la stabilité régionales. Elle y dispose de partenariats stratégiques forts tels que ceux conclus avec l’Inde, l’Australie ou l’Indonésie.

Conjoncturellement, elle assure en 2021 : la présidence annuelle de la COI, regroupant Maurice, les Comores, Madagascar et les Seychelles, dont le SG récemment élu pour 4 ans est français ; ainsi que, pour deux ans, de celle du forum des CEMM de l’océan Indien (IONS) dont la session plénière se tiendra à La Réunion du 28 au 30 juin prochains. Elle est également membre de l’Indian Ocean Rim Association. État membre de l’UE à l’origine du lancement l’opération ATALANTA, de lutte contre la piraterie au large de la Somalie, la France dispose d’atouts précieux pour orienter l’ambition maritime de l’Union au cours de sa présidence de l’UE en 2022.

JOCV

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Crédit photo : OTAN (ici)

La campagne européenne de Joe Biden (LV 170)

La longue expérience de J. Biden a permis la réussite d’une tournée européenne méticuleusement préparée, satisfaisant toutes les parties (G7, UE, OTAN mais aussi V. Poutine ) tout en les subordonnant à un objectif plus global, au moyen d’ambiguïtés soigneusement entretenues et pas toujours perçues par ses interlocuteurs.

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Le futur de la Bundeswehr (J. Crisetig)

C’est la saison des stages. Voici le premier opus de notre stagiaire de cette année, Joël Crisetig, qui nous parle du futur de la Bundeswehr. Cela renvoie au document britannique récent qui est plus une revue de défense et de politique étrangère, dont nous vous avions récemment parlé (LV 165). Bienvenue à lui et merci… LV.

 

Source

Les « Eckpunkte für die Bundeswehr der Zukunft » : vraie restructuration de l’armée ou effet d’annonce ?

Présentés au grand public le 18 mai 2021 par la ministre de la défense Annegret Kramp-Karrenbauer (CDU) et par le chef d’état-major de la Bundeswehr Eberhard Zorn, les « Eckpunkte für die Bundeswehr der Zukunft » (« Pierres angulaires pour la Bundeswehr de demain ») visent à réorganiser la Bundeswehr afin de la rendre plus « opérationnelle » et plus « réactive », sans toutefois la réformer en profondeur.

Continue reading « Le futur de la Bundeswehr (J. Crisetig) »

Quelles alliances pour la France ? (LV 165)

Poser la question des alliances ne revient pas tellement à savoir avec qui ou contre qui s’allier qu’à déterminer pour quoi le faire. Certes, les institutions héritées du XXe siècle demeurent utiles pour la France, qu’il s’agisse de l’Onu, de la francophonie, de l’Alliance atlantique ou de l’Union européenne. Pourtant, aucune ne répond à la stratégie intégrale nécessaire face à une nouvelle conflictualité sous le seuil. Il faut donc compléter ces instruments par d’autres alliances, plus fugaces et moins structurées, mais ductiles.

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La Vigie n° 164 : Point culminant chinois | Qu’est-ce qu’une grande bataille ? | Lorgnette : Suez et industrie

Lettre de La Vigie datée du 31 mars 2021

Point culminant chinois

Alors que les États-Unis ressoudent leurs alliés à travers le monde, notamment ceux de l’OTAN, afin de présenter un front uni face à la Chine, celle-ci montre un visage vindicatif et triomphant qui manifeste une fierté retrouvée : mais cet apogée ne marque-t-il pas un “point culminant”, celui que Clausewitz décrit comme le point maximum de l’offensive ?

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Qu’est-ce qu’une grande bataille ?

Les historiens militaires étudient les batailles. Mais qu’est-ce qui définit réellement une “grande” bataille ? Est-ce que le génie tactique déployé suffit ? Et est-ce que le commandant militaire peut en tirer une conclusion à son niveau ?

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Lorgnette : Suez et industrie

Il y a un an, lors du grippage du marché mondial à cause de la crise sanitaire, nous avions feint de découvrir à quel point nous étions dépendants d’une mondialisation qui avait fini par nous priver de moyens manufacturiers, rendant notamment impossible la fabrication de simples masques chirurgicaux de protection. L’heure était venue à la réindustrialisation de la France.

Aujourd’hui, une nouvelle crise de Suez (accidentelle cette fois) empêche à nouveau la circulation des marchandises dans ce canal entre Asie et Europe, par lequel transitent 12 % du commerce mondial.

Outre la volatilité traditionnelle des prix du baril de pétrole, des difficultés d’approvisionnement sur des produits électroniques s’annoncent déjà, en sus des coûts directs et indirects liés aux retards de livraison, surtout à une heure où les conteneurs sont déjà en flux tendus.

Retenons qu’après un an, on peut toujours tirer les mêmes conclusions relatives à l’insuffisante résilience de notre économie, dépendante du trafic maritime ; l’importance de réindustrialiser et de retrouver une forme d’autosuffisance. Et si là résidait la vraie « autonomie stratégique » ?

JOCV

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Crédit photo : peltthepundits.com

Point culminant chinois (LV 164)

Alors que les États-Unis ressoudent leurs alliés à travers le monde, notamment ceux de l’OTAN, afin de présenter un front uni face à la Chine, celle-ci montre un visage vindicatif et triomphant qui manifeste une fierté retrouvée : mais cet apogée ne marque-t-il pas un « point culminant », celui que Clausewitz décrit comme le point maximum de l’offensive ?

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La Vigie n° 138 : Virus et stratégie | L’Europe et son Ouest | Guerre au virus ?

Lettre de La Vigie du 18 mars 2020

Virus et stratégie

Le Covid-19 nous rappelle des notions oubliées, comme le “Bactériologique” du NRBC. Diverses stratégies de réponse ont été mises en œuvre (fixer, bloquer, freiner) qui mettent en tension la normalité des systèmes face au chaos. La crise accélère le tournant en cours de la mondialisation car, au-delà de la dure crise économique qui vient, de nouveaux cadres d’une régulation différente devront être installés. La crise n’est pas que sanitaire, elle nous ramène à l’essentiel.

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L’Europe et son Ouest

La relation de l’Europe avec l’Ouest ne concerne pas seulement les riverains de la façade atlantique, tous les pays européens se positionnent face à l’Ouest, avec des stratégies différentes. La principale question dans la relation transatlantique est la relation avec Washington, au-delà de l’Alliance atlantique.

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Lorgnette : Guerre au virus ?

Lors de son allocution télévisée du 16 mars, le Président de la République a appelé à la mobilisation nationale face à la pandémie de Covid-19. Il ne s’agit pas ici de critiquer les mesures d’exception qui ont été prises et qui correspondent à une situation hors norme. En revanche, le PR a déclaré à six reprises que « nous sommes en guerre », précisant une seule fois qu’il s’agissait d’une guerre sanitaire. La recherche de l’effet théâtral pour mobiliser la population peut agacer. Elle témoigne de l’absence de réflexion sur la guerre.

À La Vigie, nous nous élevons régulièrement contre l’expression abusive de « guerre contre le terrorisme », importée sans réflexion d’outre-Atlantique et sans cesse employée, faute de désigner un ennemi qui est d’abord politique. Dans le cas présent, l’ennemi est un virus ! Si nous sommes en guerre, le PR va-t-il donc convoquer le Parlement pour mettre en œuvre l’article 35 de la Constitution (La déclaration de guerre est autorisée par le Parlement) ?

Ce n’est que de l’emphase, nous dira-t-on : une figure de style. Mais la guerre n’est pas figure de style ni artifice de communication. La communication ne tient pas lieu de stratégie.

JOCV

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